Vie d’une baguette d’encens

Chaque voyageur, même vous, remarque ce petit bâtonnet parfumé ; si ce n’est pas en le voyant directement, vous aurez senti sa douce odeur lors de vos visites de maisons, de temples, de pagodes et autres monuments. Cela peut paraître être un objet infime et pourtant sa vie est très complexe et il possède une place très importante dans la société vietnamienne.

Tout d’abord, remémorons-nous ce qu’est de l’encens ; c’est une petite baguette de bambou couverte d’une résine de bois de Santal qui est utilisée durant de nombreuses cérémonies de la vie quotidienne des Vietnamiens.  Voici donc sa vie et l’histoire de sa production à Hué.

En effet, Hué, ancienne capitale du Vietnam et ancienne ville royale, possède, caché dans ses environs, tous les précieux ingrédients nécessaires pour la fabrication de l’encens.

Lorsque vous remontez la Rivière des Parfums, aux alentours du tombeau de Gia Long, premier roi de la dynastie Nguyên, vous découvrirez où les arbres de Santal grandissent avant d’être récoltés puis préparés pour fabriquer la petite baguette colorée.

Juste après avoir été récoltés par les habitants vivants à proximité de la forêt, les arbres seront pris en charge par de nombreux villageois qui enlèveront patiemment la chaire de l’arbre afin de révéler son cœur pur après de nombreuses heures de travail.

Celui-ci n’est généralement pas utilisé dans la fabrique de l’encens puisqu’il est extrêmement précieux. En effet, 1 arbre peut produire au maximum 1 kg de cette essence pure qui ne donne que quelques millilitres d’huile. Cette huile qui est donc très rare peut coûter jusqu’à plusieurs milliers de dollars par litre suivant les espèces d’arbres récoltés.

Néanmoins, toute la chaire de l’arbre sera enlevée, récoltée puis broyée avant d’être mélangée à d’autres éléments pour créer une pâte très odorante. Ces recettes de fabrications sont secrètes, puisque les ingrédients utilisés et leurs proportions assurent l’unicité de la baguette d’encens suivant son mode de fabrication.

Tandis que les arbres sont récolés et préparés le long de la Rivière des Parfums, les villageois sur les collines voisines préparent les baguettes de bambou qui doivent avoir une forme parfaite pour créer une baguette d’encens. Trop fine et la baguette cassera, trop épaisse et elle ne brûlera pas correctement. De jeunes garçons et des femmes des villages découpent donc patiemment le bambou pour créer ce support parfaitement adapté aux baguettes d’encens.

Dans d’autres villages autour de Hué, certains villageois rassemblent la précieuse pâte et les petites baguettes de bambou pour les combiner correctement sous la forme bien connue d’une baguette d’encens. Après un travail patient, qui pendant très longtemps n’était réalisé que manuellement, avant la création d’une machine ingénieuse qui leur permet de faire jusqu’à 15.000 encens par jour, la baguette aromatique prend vie. Ensuite, après une journée de séchage au soleil, les baguettes seront alors prêtes à être empaquetées.

Elles seront ensuite soit vendues sur les marchés locaux, soit les personnes viendront les acheter dans les familles qui les produisent, avant de prendre place dans les maisons, les pagodes ou les monuments où elles libéreront leur douce odeur lors d’occasions particulières tout au long de l’année suivant le calendrier lunaire.

A Hué, de nombreuses familles les brûlent quotidiennement pour rendre hommage à leurs ancêtres, lors des offrandes pour la pleine lune et la nouvelle lune qui ont lieu deux fois par mois, et lors des nombreuses cérémonies telles que le Nouvel An vietnamien, les bénédictions des maisons, les naissances, les mariages, les décès et bien d’autres.

Pour les cérémonies et offrandes, celles-ci s’accompagnent très souvent de célébrations durant lesquels de nombreux papiers votifs sont également brûlés puis des repas partagés en famille et entre amis…

L’agence de voyage Senteurs du Vietnam vous recommande de passer une journee avec son guide pour revivre l’histoire complete de cette baguette.

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